Donner et recevoir, c’est ce que l’on appelle un échange. Mais peut-on réellement considérer que cette réciprocité soit active pour appeler l’acte un échange ? Doit-on recevoir pour partager ? Le don gratuit ne peut-il pas être également considéré comme un échange ?
L’échange est-il une action réciproque ?
En matière de sciences, généralement, l’échange est considéré comme une action bilatérale donc réciproque. C’est ce qui se passe par exemple, au niveau des échanges moléculaires. Dans la société, la constatation est la même, on donne et on reçoit, en matière de monnaie, d’échanges économiques ou de conventions entre deux entités. Dans tous ces cas, on donne pour recevoir, dans le cadre des échanges. Cela étant, la réciprocité est-elle vraiment une fin en soi, moralement parlant, quand on parle de partage ?
Dans son contrat moral, Rousseau mettait l’accent sur la réciprocité des échanges, pour garantir une équité, et donc une égalité entre les hommes. Mais le fait d’attendre toujours un retour lorsque l’on donne peut également fausser les rapports entre les hommes. Ainsi, le fait de donner n’est plus une fin en soi, mais un moyen permettant de viser le retour que l’on convoite. C’est une manière de pervertir ce partage, de le rendre faux, puisque l’intention est absolument différente. L’amour par exemple, serait alors simplement une forme de reconnaissance que l’on attend des autres, et non une manière de s’intéresser et d’aimer l’autre tout simplement, dans la forme pure de ce sentiment.
Cependant, donner et recevoir dans l’échange est souvent nécessaire pour que celui-ci soit vraiment constructif, comme dans le langage et le dialogue par exemple. Le pardon est également considéré comme un véritable don désintéressé. Ainsi, dans son fonctionnement usuel, l’échange implique de donner te de recevoir, mais celui-ci devrait ne pas être attendu de cette manière pour que l’acte de donner reste désintéressé.